Normes industrielles internationales et GD&T

Face à la mondialisation des activités industrielles, une normalisation internationale du dessin technique s’est imposée, exigeant la révision régulière des normes nationales pour garantir la conformité.

Débuts de la normalisation

La normalisation du dessin technique a débuté en 1938 avec le Principe de Taylor, qui avait pour objectif de limiter la tolérance de forme (déviation de forme) via l’utilisation de calibres pour contrôler des vis.

Par la suite, la question de l’indication des tolérances de forme et de position a été débattue aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, puis d’autres discussions ont suivi, portant sur l’utilisation du concept de tolérancement géométrique à la place des descriptions classiques.

Normalisation ISO

Depuis 1950, la normalisation n’a cessé d’évoluer, donnant le jour aux symboles de tolérance géométrique, aux références spécifiées et à l’état au maximum de matière. En 1985, l’ISO adopte le principe d’indépendance,
qu’elle définit comme suit :

ISO 8015 « Principe d’indépendance »

Chaque exigence dimensionnelle ou géométrique spécifiée sur un dessin doit être respectée en elle-même (indépendamment), sauf si une relation particulière est spécifiée.

  • Les tolérances dimensionnelles ne limitent pas les déviations de forme.
  • Les déviations de forme sont limitées par les tolérances géométriques.
  • Une tolérance linéaire limite uniquement les dimensions locales réelles (mesures en deux points) d’un élément.

Normalisation américaine

Les organismes de normalisation américains ANSI, auparavant ASA, et ASME ont adopté le principe de l’enveloppe. Selon le principe de l’enveloppe, les dimensions tolérancées indiquées limitent également les caractéristiques géométriques si la cible est un élément dimensionnel. Ainsi, contrairement à la norme ISO, qui exige une séparation des tolérances dimensionnelles et géométriques pour un élément dimensionnel, les dispositions de l’ASME autorisent l’usage de l’indication de tolérance dimensionnelle en tant qu’indication de tolérance géométrique.

ASME Y14.5-2009 « Principe de l’enveloppe »
Les dimensions tolérancées indiquées limitent également les caractéristiques géométriques d’un élément dimensionnel.

L’ASME a également adopté le symbole d’indépendance en 2009. En cas de non-application du principe de l’enveloppe, le principe d’indépendance s’applique au moyen d’un symbole d’origine ; l’ASME s’aligne sur l’ISO en matière d’indication.

Comparaison de l’ISO et de l’ASME

L’ISO et l’ASME poursuivent activement leur travail de normalisation, visant une mondialisation du dessin technique. Cependant, il existe encore aujourd’hui certaines différences entre les normes, notamment concernant les symboles et indications. La conception et la lecture d’un dessin technique exigent donc une vigilance particulière.

Différences relatives aux symboles

Certains symboles diffèrent entre les normes ISO et ASME. Certains symboles sont actuellement en cours de révision à des fins d’unification. Veillez à toujours vous informer des modifications.

Tolérance de profil inégalement disposé
ASME : ISO : UZ
État au maximum de matière
ASME : ISO : Aucun
État au minimum de matière
ASME : ISO : Aucun
Plan de contact
ASME : ISO : Aucun
Mouvement parallèle
ASME : ISO : Aucun
Surfaçage
ASME : ISO : Aucun
Tolérance statistique
ASME : ISO : Aucun
Élément continu
ASME : ISO : Aucun
Cible de référence mobile
ASME : ISO : Proposé

Différences d’interprétation

Même lorsque les indications sont identiques, les détails de la limitation peuvent différer. Le cas ci-dessous en est un exemple mais il existe d’autres différences d’indications et de concepts. Pour en savoir plus, consultez la documentation technique.

Exemple de dessin
Exemple de dessin
ISO
La tolérance dimensionnelle et la tolérance géométrique sont indépendantes. De ce fait, la tolérance géométrique (planéité) est limitée par la valeur indiquée (0,1) sans être affectée par la tolérance dimensionnelle.
ISO
ASME
Le dessin montre un élément dimensionnel composé de deux plans parallèles. Par conséquent, le principe de l'enveloppe s'applique. La valeur de tolérance géométrique (planéité) varie en fonction de l’état de la matière. L’état au maximum de matière (30,1) remplace la tolérance dimensionnelle.
ASME

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